Discours

"Ce Conseil, la communauté internationale, et les pays de la région doivent oser faire tout ce qui est en leur pouvoir en faveur des peuples des Grands Lacs"

Déclaration de l'Ambassadeur Lyall Grant, Représentant Permanent de la Mission du Royaume-Uni à l'ONU, prononcée à la réunion du Conseil de Sécurité sur la Situation prévalant dans la région des Grands Lacs.

Cela a été publié dans le cadre du 2010 to 2015 Conservative and Liberal Democrat coalition government
IDPs

Je vous remercie Monsieur le Président,

Et je remercie les Etats-Unis d’avoir convoqué ce débat et pour l’engagement personnel dont fait montre le Secrétaire d’Etat Kerry en le présidant. Il est d’une importance cruciale que le Conseil de Sécurité maintienne son attention sur la région à ce moment essentiel. Je voudrais par ailleurs remercier le Secrétaire Général, son Envoyée Spéciale Madame Mary Robinson, le Président de la Banque Mondiale Monsieur Kim, le Commissaire Lamamra et les Ministres des Affaires Etrangères Tshibanda et Kutesa pour leurs briefings de cet avant-midi.

Monsieur le Président,

La République Démocratique du Congo (RDC) a été un creuset de conflit au cours des deux dernières décennies. En effet, des cycles brutaux de violence menacent la paix et la stabilité tant nationales que régionales. Nous avons été témoins davantage d’horreurs au cours du tout dernier cycle de violence, alors que la milice M23 viole, procède aux exécutions sommaires et recrute des enfants soldats. Les FDLR (bien que sa menace soit considérablement réduite) continuent aussi à commettre des abus, tirant profit de l’instabilité causée par la rébellion du M23. En dépit du récent regain de violence, nous avons une opportunité maintenant de commencer un nouveau chapitre dans cette région troublée qui puisse mettre un terme à la souffrance des populations et apporter la paix à l’est de la RDC.

En février, les pays de la région se sont réunis et se sont engagés à bâtir la paix dans le cadre de l’Accord Cadre de Paix, Sécurité et Coopération. L’Envoyée Spéciale Mary Robinson appuie leurs efforts. En outre, la Résolution 2098 autorise à la MONUSCO de neutraliser et désarmer les groupes armés qui posent le plus de menace aux civils –non moins le M23 et les FDLR. Pris ensemble, ces différents éléments représentent une occasion unique de se pencher sur les causes fondamentales du conflit en RDC et mettre un terme au cycle de violence une bonne fois pour toutes.

Monsieur le Président,

Nous devons saisir cette opportunité avec détermination et vigueur. De manière prioritaire, les pays de la région doivent honorer leurs engagements découlant de l’Accord Cadre. La RDC a déjà procédé à un début positif avec l’établissement du Mécanisme National de Suivi. Des défis majeurs quant à la Réforme du Secteur de la Sécurité et au rétablissement de l’autorité de l’état à l’est du pays restent à relever. Ces deux aspects sont nécessaires au rétablissement de la paix et de la prospérité du peuple congolais

Le reste de la région doit aussi honorer ses engagements. Cela revient à dire que tous les pays doivent surtout respecter l’intégrité territoriale des voisins et arrêter toute assistance aux groupes armés. Il est très préoccupant pour mon gouvernement de constater que le dernier rapport du Groupe des Experts indique la continuation d’appui externe aux groupes rebelles à l’est de la RDC. La réunion des signataires de l’Accord Cadre à l’Assemblée Générale de l’ONU en septembre prochain doit conduire à des critères clairs pour évaluer l’état d’avancement sur les engagements pris sous l’Accord Cadre.

La MONUSCO doit jouer son rôle d’appui aux efforts nationaux et régionaux. Le Conseil a donné à la MONUSCO un mandat plus robuste lui permettant d’exercer une pression plus accrue sur les groupes armés. La MONUSCO entreprendra sous peu des opérations offensives avec l’appui de la technologie militaire de pointe, notamment des drones de surveillance aérienne. Cette pression doit s’accompagner d’un plan de démobilisation offrant aux combattants un mode de vie alternatif. La MONUSCO s’adapte aux développements sur terrain et démontre une flexibilité et une réactivité qui devraient servir d’exemple pour d’autres missions onusiennes de maintien de la paix.

Le Royaume-Uni est prêt à appuyer tous ces efforts. Nous assurons déjà certaines formations aux troupes de maintien de la paix qui seront bientôt déployées en RDC. Dans le cadre de notre Initiative pour la Prévention de la Violence Sexuelle, nous apportons notre assistance dans la collecte et la préservation des preuves médico-légales permettant de traduire en justice les auteurs des crimes de violence sexuelle. Nous assurons par ailleurs un appui aux initiatives de paix à l’est de la RDC qui sont soigneusement intégrées dans l’Accord Cadre. Tous les bailleurs doivent s’aligner aux critères régionaux et nationaux de l’Accord Cadre afin de définir une base de reddition mutuelle de compte.

Monsieur le Président,

Nous devons faire preuve de fermeté dans notre quête de la paix. Les avancées réalisées sont fragiles et nécessitent un appui indéfectible de la part de la RDC, des voisins immédiats dans la région ainsi que de la communauté internationale. Nous ne devons pas gâcher les progrès réalisés par le blâme et la rétribution. En effet, les accusations non étayées de preuves par les pays de la région ne feront que nuire à nos efforts.

Au moment de l’adoption par le Conseil de la Résolution 2098, le représentant de la RDC avait dit que son pays « osait espérer ». Je puis lui assurer que nous nous joignons tous à son espoir. Ce Conseil, la communauté internationale, et –surtout– les pays de la région doivent oser faire tout ce qui est en leur pouvoir en faveur des peuples des Grands Lacs et travailler ensemble pour maintenir vivant notre espoir de paix.

Publié le 25 July 2013
Dernière mise à jour le 26 July 2013 + show all updates
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