Discours de l'ambassadeur de Grande-Bretagne en RDC, Graham Zebedee, à l'occasion de la fête de la Reine
L'ambassade de Grande Bretagne à Kinshasa a célébré le jeudi (16 juin 2016)la fête d'anniversaire de la Reine.
Bienvenue à mon domicile. Merci beaucoup d’être venus. Reine Elizabeth II awuti kokokisa mibu TUKU LIBWA. Tika ete Nzambe akoba kobatela ye.
C’est merveilleux de voir de si nombreux amis ici ce soir, malgré les matches de la Coupe d’Europe de football…
Vous pourriez vous demander pourquoi cette soirée a un caractère plus spécial qu’une fête nationale normale. Eh bien, nous allons célébrer plusieurs événements ce soir. D’abord, le quatre-vingt-dixième anniversaire de Sa Majesté la Reine, qui a régné plus longtemps que n’importe quelle autre Reine au monde. Elle a exactement deux fois l’âge du Chef d’Etat de la RDC, et nous souhaitons un très heureux quarante-cinquième anniversaire au Président Kabila. Nous aurons même le temps de célébrer un certain dramaturge britannique qui est décédé il y a exactement 400 ans … Et en même temps nous célébrons la grandeur du Congo.
Au cours de cette année j’ai eu l’occasion de me rendre compte directement de la grandeur de ce pays. J’ai visité les chutes qui pourraient fournir de l’énergie électrique à l’Afrique, admiré le puissant Fleuve Congo repousser l’Océan Atlantique, jeté un regard dans le volcan le plus actif du continent, vu les veines de cuivre les plus riches au monde, et accueilli les Léopards, les meilleurs footballeurs d’Afrique, à cette ambassade.
Mais ce discours met l’accent sur la célébration d’une autre chose, c’est-à-dire les liens incassables qui existent entre la Grande-Bretagne et le Congo. Vous pouvez voir ces liens dans la contribution formidable apportée par la diaspora Congolaise en mon pays; dans le nombre toujours croissant de sportifs, musiciens, étudiants congolais et autres qui se rendent au Royaume-Uni et qui en reviennent ; même dans le drapeau britannique porté de façon élégante dans l’habillement de nombreux Kinois.
Peut-être peu de gens savent que ces liens existent depuis longtemps. En effet, cette année marque également les cent ans du décès d’un Britannique-Irlandais du nom de Roger Casement, dont le rapport publié sur la terrible exploitation du peuple congolais a permis de mettre fin à ces abus.
Les Congolais ont parcouru un long chemin pour recouvrer leurs droits et libertés depuis cette époque. Et, depuis l’indépendance, il n’y a peut-être pas eu d’étape plus importante que l’adoption de la Constitution de la RDC.
Ce document Congolais présente de manière superbe les valeurs et les espoirs du peuple congolais, et le Royaume Uni soutient sa mise en œuvre des manières suivantes:
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D’abord, la Constitution garantit le droit à la vie. Et nous nous assurons que la MONUSCO puisse appuyer le Gouvernement pour restaurer la paix dans l’Est, afin que les massacres perpétrés à Beni et ailleurs ne se répètent plus. Nous finançons l’aide humanitaire en faveur des personnes déplacées partout dans le pays, tout en les aidant à rentrer chez eux.
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La Constitution demande l’éducation primaire gratuite pour tous. Ainsi, avec le concours des Etats-Unis, nous allons assurer l’accès à une éducation de qualité pour 2 millions d’enfants.
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Elle présente le droit à l’eau potable, auquel nous allons faciliter l’accès pour presque 4 millions de Congolais. Elle garantit le droit aux soins de santé, ce que nous fournissons presque à neuf millions de Congolais ; et nous aidons aussi à réduire le risque posé par la malaria pour treize millions.
- La Constitution déclare que les violences sexuelles doivent être éradiquées, et nous avons appuyé le bon progrès réalisé par la RDC dans ce domaine.
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Elle dit que l’environnement devrait être protégé. Nous jouons donc un rôle de premier plan en appuyant la gestion durable des forêts du Congo qui constituent une ressource tellement vitale pour la planète.
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Et afin de rendre tout ce travail pérenne, nous aidons la RDC à renforcer ses propres capacités à gouverner de façon efficace, à lutter contre la corruption, à mobiliser davantage les recettes fiscales et à les dépenser selon les priorités établies par le Parlement.
- La Constitution garantit également tous les droits politiques, et nous encourageons le gouvernement Congolais à répondre positivement aux profondes préoccupations récemment exprimées par le Secrétaire-Général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, dans le domaine de droits de l’homme. Et naturellement nous soutenons fermement la Résolution unanime du Conseil de Sécurité selon laquelle les élections présidentielles et législatives conformément à la Constitution sont vitales pour la stabilité du pays. Pour parvenir à réaliser tout ceci, nous sommes fiers de travailler avec des milliers de Congolais, dans chaque province, qui mettent les intérêts de leur nation au-dessus de tout autre. A vous je dis – le Royaume-Uni ne cessera jamais d’appuyer vos efforts, et nous sommes fiers d’être le deuxième partenaire au développement de votre pays.
Le dernier point, mais certainement pas le moindre, la Constitution présente le droit et le devoir de travailler. Et nous mettons en œuvre des programmes qui permettent aux secteurs du maïs, du café, de l’argent mobile; du micro-solaire, du transport fluvial et autres de fonctionner pour tous. Nous appuyons aussi les réformes du climat des affaires pour que la RDC puisse mieux attirer des investissements importants.
Mais au bout du compte ce sont les sociétés qui créent des emplois, et non les gouvernements. Bien que la Grande-Bretagne soit la 5ème plus grande économie mondiale et un investisseur très important en Afrique, pendant de nombreuses années trop peu de sociétés britanniques ont participé au développement du Congo. Je voudrais annoncer deux initiatives ce soir pour renverser cette tendance.
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La première est que l’Ambassade britannique est très fière d’appuyer le lancement, ce soir même, d’un Groupe d’Affaires Congolo-Britannique chargé d’aider et d’encourager les sociétés britanniques à travailler ici (www.bcbg-drc.com).
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La seconde est la nomination, pour la première fois, d’un Envoyé Spécial en charge du Commerce pour la RDC par le Premier Ministre David Cameron. Et je suis heureux de dire que l’Envoyé Spécial en personne, Richard Benyon, Membre du Parlement britannique, est ici avec nous ce soir à l’issue d’une visite dans ce pays.
Certaines personnes me demandent pourquoi le Royaume-Uni est tellement engagé au Congo. Je leur réponds – parce qu’un Congo fort, avec dignité pour chaque personne, est dans l’intérêt non seulement du peuple Congolais et de toute l’Afrique, mais aussi dans celui de Grande-Bretagne et de l’Europe.
Parlant de la Grande-Bretagne et de l’Europe, un petit mot sur la question du « Brexit ». Dans exactement une semaine le peuple britannique décidera soit de rester au sein de l’Union européenne, soit de la quitter. Et sur cette question, mon point de vue personnel est que … chaque personne a le droit à son point de vue personnel.
Et c’est cela le point essentiel – en fin de compte c’est le peuple qui est souverain, c’est lui qui a le pouvoir sur les politiciens, et c’est lui qui, en dernier ressort, décide de la grandeur de sa nation.
Et alors nous nous sommes demandé quelles personnes font la grandeur de la Grande-Bretagne que nous pourrions fièrement inviter ici ce soir.
- On a pensé à David Beckham mais à notre avis il serait trop coûteux.
- On a pensé à James Bond mais étant donné son passé nous n’étions pas sûr qu’il obtiendrait un visa.
Alors qui dit mieux que William Shakespeare, le dramaturge étudié par plus de la moitié des enfants du monde, y compris des millions ici au Congo ?
Mais je dois terminer, parce-que je peux voir que les excellents acteurs de l’Institut National des Arts en partenariat avec ceux du Théâtre National s’activent déjà.
Ainsi je vous invite maintenant à venir avec moi dans l’Ecosse du 11ème siècle. L’histoire se résume comme suit. Un homme du nom de Macbeth reçoit une prophétie de certaines sorcières, prophétie selon laquelle un jour il deviendra Roi d’Ecosse. Dévoré par l’ambition, il assassine le véritable Roi et monte sur le trône. Il est ensuite accablé par la paranoïa, le conduisant à commettre de nouveaux, de crimes pour se protéger. Rejoignons donc Macbeth en son château pour la toute dernière scène, dans laquelle son rival, Macduff, a assiégé son château pour tenter de le tuer.
Mais avant ça, il ne me reste qu’à dire trois choses. Et maintenant je vous invite á porter un toast : - Wumela à La Reine Elizabeth II, - Vive le partenariat entre les peuples congolais et britanniques, - Et enfin : Shakespeare Lives ! Merci beaucoup.